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Libération

La droite populiste grignote l'électorat suisse

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Premier parti du pays, l'UDC est sûre de sa victoire aux législatives de dimanche.
publié le 17 octobre 2003 à 1h25

Genève de notre correspondant

«Nous sommes le premier parti de Suisse, et ce week-end, nous allons encore progresser, parce que les gens en ont ras-le-bol ! L'Etat totalitaire, les dettes de la Confédération helvétique, l'incivilité des jeunes, la délinquance, les pseudo-réfugiés qui sont mieux traités que les Suisses, les faux invalides, souvent des étrangers qui, pour une légère dépression ou mal de dos, obtiennent des aides, cela ne peut plus durer !», s'emporte le volubile Jacques Pagan, président genevois de l'Union démocratique du centre (UDC), un des partis en lice dans les élections législatives helvètes de dimanche. Dans un paisible restaurant, la petite vingtaine de mem bres du comité central genevois de l'UDC opine aux propos de Pagan.

Agressivité. A les entendre, la paisible Suisse est un pays dévasté par les razzias des étrangers, dévoré par le crime, écrasé sous le joug d'un Etat tout-puissant. Mais dans le climat actuel d'inquiétude, leurs propos font mouche, même s'ils sont parfois d'une agressivité peu helvétique : des affiches de l'UDC à Saint-Gall parlaient des travailleurs suisses devenus «les nègres du pays».

La faillite de Swissair, jadis symbole de l'excellence suisse, les licenciements opérés par des grandes sociétés alors qu'elles engrangent des profits, la classe moyenne tirée vers le bas, sonnent la fin du capitalisme social helvétique et fait de l'UDC, avec son slogan simpliste «la qualité suisse», une alternative pour certains milieux patronaux et u