A près plus d'un mois de manifestations et une répression qui a fait au moins 80 morts, le président Sanchez de Lozada, 73 ans, aurait accepté, vendredi, de démissionner et de favoriser la nomination d'un successeur, le vice-président et intellectuel de renom Carlos Mesa. Selon des sources proches de la présidence, Sanchez de Lozada devait s'adresser à la nation après avoir rencontré le chef des armées. Avant même que la nouvelle ait été annoncée officiellement, plusieurs radios ont diffusé l'hymne national tandis qu'on assistait à des scènes de liesse à La Paz.
Au lendemain de l'imposant défilé organisé jeudi pour réclamer sa démission, le chef de l'Etat semblait plus isolé que jamais après la défection de l'un de ses alliés clés, la Nouvelle force républicaine (centre droit), membre de la coalition au pouvoir. Le vice-président Mesa avait, quant à lui, déjà pris ses distances en début de semaine pour ne pas participer à une «polarisation de la société».
D'une ampleur sans précédent, le mouvement de l'opposition syndicats, paysans indiens producteurs de coca et mineurs a été provoqué par des initiatives parrainées par les Etats-Unis visant à éradiquer la culture de la coca, source d'importants revenus pour les paysans andins, et par un projet d'exportation de gaz naturel dont les Boliviens craignent de ne jamais tirer parti. Alors qu'une centaine de touristes étaient évacués vendredi à bord d'un avion militaire brésilien, ce mouvement commençait à menacer l'approvisionnem