Kolkata de notre envoyé spécial
Les médecins ont beau la contredire, Monica Besra est formelle : «C'est mère Teresa qui m'a guérie, j'en suis certaine», affirme la femme au coeur du processus de béatification de la religieuse d'origine albanaise. Selon cette villageoise du nord du Bengale oriental, à l'est de l'Inde, la nonne serait en effet «revenue», un an après sa mort, pour soigner un cancer qui était en passe de l'achever. Un témoignage crucial, puisque ce «miracle» post mortem est aujourd'hui ce qui vaut à mère Teresa de franchir la première étape vers la sainteté. Dans le dispositif très codifié de l'Eglise catholique, le travail humanitaire auprès des déshérités de Calcutta n'est en effet qu'accessoire pour justifier la béatification de celle que l'on surnomme la «Sainte des caniveaux». Ce qui compte, c'est ce «miracle» que les experts du Vatican ont officiellement validé l'an dernier, après deux ans d'enquête, mais qui, en Inde, fait l'objet d'une vive polémique.
Anniversaire. Le phénomène remonte au 5 septembre 1998, date du premier anniversaire de la mort de la «Sainte des caniveaux». «J'étais malade depuis un an, raconte Monica Besra, aujourd'hui âgée de 35 ans. Je souffrais constamment de fièvre, de maux de tête et de vomissements, et j'avais surtout cette énorme boule dans le ventre qui me faisait atrocement mal.» Vêtue d'un splendide sari rouge, elle raconte dans le détail ses séjours à l'hôpital, les longues périodes passées au lit et son désarroi devant l'inca