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Libération
Interview

«Cette relation d'occupation doit cesser»

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publié le 20 octobre 2003 à 1h26

Bagdad envoyé spécial

Rentré au pays le 10 juin, quarante-cinq ans après le renversement de la monarchie en Irak, Chérif Ali ben Hussein, 47 ans, héritier du trône, avait fondé, à Londres, le Parti monarchique constitutionnel. Partisan de l'intervention américaine, il ne cache pas son amertume.

Quel bilan tirez-vous de six mois d'occupation américaine ?

L'état d'impréparation des Américains a été un choc complet pour moi. Cela faisait un an qu'ils organisaient des réunions sur l'après-Saddam, qu'ils nous consultaient. Et, à mon arrivée, j'ai découvert un chaos total. Bremer est un brave homme qui fait de son mieux, mais les Américains n'ont aucune idée de ce qu'il faut faire. Ils ont commis des erreurs graves, comme la débaassification massive et la dissolution de l'armée. Le pays s'est retrouvé sans police, sans armée, sans cadres. Cette politique de la table rase est catastrophique. Les Américains ont complètement échoué à s'assurer du soutien des élites locales, ce que même le pouvoir précédent savait faire. Leur seul souci, ce sont les opérations militaires. Pendant ce temps, l'électricité est intermittente, les ponts ne sont pas réparés. Tout va à vau-l'eau : le prix du gaz a été multiplié par dix. Et même en matière de sécurité, ils ne nous demandent pas conseil. On ne peut pas gouverner un pays avec une poignée de conseillers.

Pourtant, vous étiez favorable à cette guerre ...

Oui, j'étais pour un changement de régime. J'ai rencontré Cheney, Powell et Rumsfeld afin de les c