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Libération

La Suisse gagnée par la droite populiste

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L'UDC remporte 27% des voix aux législatives.
publié le 20 octobre 2003 à 1h26

Genève de notre correspondant

La Suisse va-t-elle connaître son big bang politique ? L'onde de choc des élections législatives de ce week-end n'est pas près de s'estomper. Avec la percée de l'ultradroite nationaliste (27 % des voix, selon les dernières estimations) qui se nomme mal à propos l'Union démocratique du centre (UDC), la légère progression des socialistes et des Verts, et le recul sensible des partis de centre droit, la Suisse se réveille groggy. Dans les cantons romands, l'UDC, qui a mené une campagne taxée de «xénophobe et démagogique» par ses adversaires, a réalisé de spectaculaires progressions dans les cantons de Genève, de Vaud, de Neuchâtel et de Fribourg ainsi qu'au Tessin. Du coup, la formation originaire de Suisse alémanique a gagné son pari : déjà premier parti de Suisse en terme de nombre de voix depuis 1999, elle a maintenant acquis une implantation nationale, ce qui lui donne une nouvelle légitimité dans un pays fédéral. L'UDC devient ainsi le premier groupe parlementaire à la Chambre basse. Une progression fulgurante : 29 sièges sur 200 en 1995, 44 en 1999 et sans doute 56 aujourd'hui.

Aile dure. La question clé est désormais de savoir si la coalition gouvernementale gauche-droite, surnommée la «formule magique» (avec deux radicaux, deux démocrates-chrétiens, deux socialistes et un UDC appartenant à l'aile «modérée» de son parti), qui a gouverné le pays depuis 1959, va exploser ou non. Forte de son succès, l'UDC, par la bouche de son leader zurichois,