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Libération

Bouteflika dans la mire des généraux

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Nezzar, ex-«homme fort» d'Algérie, publie un livre réquisitoire contre le Président.
par L.D.S.
publié le 21 octobre 2003 à 1h27

On savait tout sur le fonctionnement du régime algérien. Mais quand les luttes pour le pouvoir s'exacerbent à Alger, c'est un général qui fut longtemps «l'homme fort» du pays ­ et se comporte toujours comme tel ­ qui vient confirmer que c'est pire que ce qu'ont pu en dire les opposants les plus déterminés.

A l'approche de l'élection présidentielle prévue en 2004, Khaled Nezzar publie un livre pour dire tout le mal qu'il pense du président sortant Abdelaziz Bouteflika, qui brûle d'être reconduit. Rien que de très normal en période pré-électorale. Sauf en Algérie. Car dans ce pays, c'est l'armée qui fait et défait les Présidents depuis l'indépendance. Et le tort de Bouteflika, c'est de déplaire aujourd'hui à ceux qui l'ont imposé au pouvoir en 1999. Nezzar l'explique en 246 pages avec force détails assassins.

Exactions. Qui fait les Présidents en Algérie ? L'ex-homme fort raconte benoîtement «le parti pris [de l'armée en 1999] en faveur de Bouteflika, le moins mauvais des candidats», auquel il s'est finalement rallié «pour ne pas casser l'unanimité [des généraux]». Et Nezzar d'énumérer les raisons de ce choix à un moment où l'Algérie était montrée du doigt pour les exactions commises par l'armée pendant la sale guerre et où les généraux redoutaient de devoir rendre des comptes devant une justice internationale. Bouteflika, cet ancien ministre des Affaires étrangères de Boumédiène, allait blanchir l'image du pays grâce à sa «connaissance des problèmes et surtout sa facilité d'él