«Cette tragédie pèse sur la conscience de l'Europe, mais elle met aussi en cause les gouvernements africains qui ne contrôlent pas les flux migratoires» : depuis La Baule, où il participait à une réunion des ministres de l'Intérieur du Groupe des Cinq (G5), le ministre italien Giuseppe Pisanu a accusé hier l'Union européenne d'être en partie responsable du drame survenu au large de Lampedusa. En conviant ses quatre homologues britannique, allemand, espagnol et italien à deux jours de réunion, le ministre français Nicolas Sarkozy entendait démontrer leur «obsession d'être efficaces», tant contre le terrorisme que contre l'immigration clandestine.
«Plus loin». Ces cinq pays pèsent ensemble près de 80 % de la population de l'UE et ont, sur ces deux thèmes, des problèmes communs, sur lesquels ils souhaitent avoir des positions communes. Aussi sont-ils organisés, depuis mai, en une petite avant-garde décidée à «aller plus vite et plus loin» que le reste du peloton européen, selon Sarkozy. Reste que cette réunion de La Baule est surtout un «exercice de visibilité politique», commente-t-on à la Commission européenne, puisque la plupart des propositions faites hier par les cinq ministres sont déjà depuis longtemps dans le pipeline à Bruxelles. Ainsi en est-il de l'introduction de la biométrie pour sécuriser les visas délivrés dans l'espace Schengen : les Quinze y ont déjà donné leur accord et la Commission a soumis, en septembre, un projet de visas à puce permettant de stocker la ph