New York de notre correspondant
C'est la voix qui surprend, rauque, cassée. Tout doucement, Jo Polett raconte son histoire. Comment, le 11 septembre 2001, depuis sa fenêtre, elle a vu un nuage noir fondre sur le sud de Manhattan. Comment elle s'est réfugiée à Brooklyn le lendemain, pour rentrer chez elle une semaine plus tard. Et puis est venue la sensation de brûlure dans la poitrine. Ensuite la bronchite et les problèmes pour respirer. Les rendez-vous chez le médecin aussi, qui lui a conseillé de ne pas retourner dans son appartement.
Finalement, Jo Polett a retrouvé, au printemps dernier, son immeuble, au 105, Duane Street, à six pâtés de maisons de ce qu'était le World Trade Center. Mais elle se promène désormais avec un sac rempli de médicaments et deux inhalateurs. Après de multiples tests, les docteurs ont confirmé qu'elle souffrait du syndrome de dysfonctionnement des voies aériennes réactives (RADS), qui se caractérise par une extrême sensibilité des voies respiratoires. «Je n'avais jamais eu de problème respiratoire auparavant, assure-t-elle, tout cela ne serait jamais arrivé sans le World Trade Center.»
Cocktail toxique. Plus de deux ans après l'attentat contre les Twin Towers, c'est une drôle de réalité qui se fait jour dans le sud de Manhattan. Celle de résidents, mais aussi de pompiers ou de sauveteurs qui présentent tous des symptômes similaires. En août, une étude menée par le Mount Sinai Medical Center de New York auprès de 7 500 personnes ayant travaillé à Gro