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Libération

Tragique odyssée de clandestins au large de l'Italie

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Entre 60 et 80 Somaliens seraient morts de faim sur une barque.
publié le 21 octobre 2003 à 1h28

Rome de notre correspondant

«Un enfer dantesque...» Commandant du petit chalutier Sant'Anna qui a repéré, dimanche soir, le navire chargé d'immigrés clandestins à la dérive dans le canal de Sicile, Stefano Valfré n'a pu cacher son effroi : «Les corps des immigrés étaient empilés les uns sur les autres, on ne distinguait pas les morts des vivants. Nous apercevions seulement les bras de certains d'entre eux qui se tendaient vers nous pour demander de l'aide...»

Corps squelettiques. Après une trêve qui a duré l'espace d'un été, les débarquements de petits rafiots et autres embarcations de fortune en provenance d'Afrique a repris au sud de la Sicile, avec son cortège de morts et de disparus. Hier, seules quinze personnes, d'origine somalienne ont été sauvées après que leur navire parti de Libye eut été repéré à cinquante milles nautiques de Lampedusa, l'île la plus méridionale d'Europe. Quinze corps gisaient au fond du bateau. Des dizaines d'autres auraient été balancés à la mer par les survivants. Au total, entre soixante et quatre-vingts personnes seraient mortes de faim et de froid dans cette nouvelle traversée tragique. Partis au début octobre, les candidats au voyage espéraient atteindre les rives italiennes au bout de trois ou cinq jours. Affrontant le mauvais temps et une avarie de moteur, la petite barque de douze mètres a dérivé pendant près de vingt jours sans vivres suffisants et sans le moindre instrument de navigation. «Quand nous nous sommes approchés, nous avons tro