Téhéran envoyé spécial

Joschka Fischer, Jack Straw et Dominique de Villepin ont pris soin de ne pas trop crier victoire hier après-midi à Téhéran. «Un point de départ prometteur», a dit le Français. «Un accord qui lance un processus sérieux», a estimé l¹Allemand. «Je ne dirai pas historique, mais certainement un jour important», a concédé le Britannique. En privé, les trois mousquetaires européens affichaient un bilan nettement plus enthousiaste. Ils venaient en effet d¹obtenir de l¹hodjatoleslam Rowhani, homme clé du programme nucléaire iranien et proche, dit-on, du Guide suprême, l¹ayatollah Khamenei, ce que le ministre français décrit comme «un engagement sans précédent» et qui équivaut de la part de l¹Iran à un virage stratégique.

Coopération. La déclaration conjointe signée par les quatre hommes au terme de plus de trois heures d¹âpres discussions dans un ex-palais du Shah au nord de la capitale iranienne marque en effet la volonté iranienne de sortir du statut de hors-la-loi international dans lequel ce pays s¹était placé en se lançant dans un programme nucléaire à finalité potentiellement militaire, en violation de ses engagements au terme du Traité de non-prolifération, et en refusant de coopérer avec l¹Agence internationale de l¹énergie atomique. Confronté à un ultimatum de l¹AIEA fixé au 31 octobre, l¹Iran paraît avoir décidé de rentrer dans le rang.

La déclaration annonce en effet que Téhéran, outre une reprise de «coopération complète avec l¹AIEA», accepte de signer