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Libération

Le meurtre qui mouille les socialistes belges

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Un des adversaires de l'ex-ministre André Cools est accusé de l'avoir fait tuer en 1991.
publié le 24 octobre 2003 à 1h31

Bruxelles correspondance

Dans le box, huit accusés pour le plus grand procès de l'histoire criminelle belge. La victime, André Cools, 63 ans, fut en effet président du Parti socialiste, vice-Premier ministre de gouvernements nationaux et ministre d'Etat. A l'aube du 18 juillet 1991, l'homme fort du PS est abattu de plusieurs coups de feu devant sa résidence dans la banlieue liégeoise. Grièvement blessée, sa compagne échappera miraculeusement à la mort. Un des tueurs au moins a fui à moto. Le même jour, le président en titre du PS de Liège est victime d'un attentat : sa voiture est incendiée mais il ne sera pas blessé.

Réputation de dictateur. Les enquêteurs n'ont négligé aucune piste. Il y a d'abord celle d'un règlement de comptes entre les ténors du PS, à couteaux tirés depuis plusieurs années. Cools, surnommé le «parrain», avait acquis une réputation de dictateur et s'était attiré une foule d'ennemis, notamment en faisant adopter un plan pour le sauvetage économique de Liège qui croulait sous les dettes : la ville avait licencié des centaines de fonctionnaires en privatisant des services publics. Durement contesté pour ses méthodes et s'estimant trahi par ses camarades, Cools avait, en septembre 1990, claqué la porte du bureau national du PS dont il critiquait aussi la stratégie politique. Il avait alors menacé les barons socialistes en leur rappelant qu'il connaissait les secrets de toutes les campagnes électorales.

Des pistes financières ont été suivies, comme les plantureu