Madrid de notre correspondant
Les Etats-Unis peuvent se targuer d'avoir emporté un demi-succès à Madrid, où s'est close vendredi soir la conférence des donateurs pour l'Irak, au cours de laquelle, en présence de 58 pays et de 19 organisations internationales, il s'agissait de récolter des fonds pour la remise sur pied d'un pays encore en proie à l'insécurité. Certes, les sommes promises, qui alimenteront un fonds multinational créé pendant cette conférence, ne correspondent qu'à environ la moitié des besoins financiers de l'Irak estimés par les Nations unies et la Banque mondiale, soit 38 milliards de dollars jusqu'en 2007. En revanche, l'administration Bush a imposé sa volonté de destiner son aide propre 20 milliards de dollars au Fonds de développement de l'Irak, géré sous son autorité. En outre, Washington a obtenu l'engagement financier d'un grand nombre de pays, sans avoir à annoncer un calendrier politique fixant le transfert du pouvoir à un Etat irakien souverain. C'est le reproche principal fait par certains pays, la France au premier chef, laquelle s'est contentée d'une participation financière intégrée à l'aide communautaire, par ailleurs plutôt modeste.
Estimation prudente. «Le peuple irakien se souviendra longtemps de l'aide que nous allons lui apporter à ce moment critique de défi et d'espoir», a déclaré un Colin Powell enthousiaste. Pour autant, les engagements financiers n'ont pas été à la hauteur des espérances américaines. A l'issue de la conférence, le go