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Libération

L'Italie en arrêt de travail

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publié le 25 octobre 2003 à 1h33

Rome de notre correspondant

Annoncé solennellement fin septembre lors d'un discours télévisé à la nation, le projet de réforme des retraites concocté par Silvio Berlusconi a provoqué vendredi une forte mobilisation sociale dans toute la péninsule. Considérée comme un premier avertissement au gouvernement, la grève générale de quatre heures convoquée par les trois grandes confédérations syndicales du pays (CGIL, CISL et UIL) aurait été suivie par plus de 10 millions de personnes, selon les organisateurs. «Tout le pays a dit non à la contre-réforme des retraites», se sont-ils félicités, estimant que chez les métallurgistes l'adhésion à la grève générale a dépassé les 70 %. 80 % de la fonction publique a, elle, débrayé, avec un arrêt de travail de huit heures.

Toutes les grandes usines, en particulier dans le Nord, ont suivi le mot d'ordre de grève générale. Selon les syndicats, les ouvriers des deux entreprises du patron des patrons, Antonio D'Amato ­ qui évalue de son côté l'adhésion moyenne dans le pays aux alentours de 30 % ­, auraient fait grève à 90 % et à 95 %. Dans les grandes villes, la plupart des transports publics n'ont pas circulé vendredi matin, et les enseignants italiens ont massivement croisé les bras. A Milan, plus de 200 000 personnes ont défilé dans un cortège unitaire, tandis que Guglielmo Epifani, Savino Pezzotta et Luigi Angeletti, les secrétaires généraux de la CGIL, la CISL et l'UIL, étaient en tête, respectivement, des manifestations de Bologne, de Rome