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Libération

Le porte-avions «Clemenceau» détourné

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Censé être remorqué vers l'Espagne pour y être détruit, il faisait route vers la Turquie.
publié le 25 octobre 2003 à 1h33

Le Clemenceau a été détourné en pleine mer. L'ancien porte-avions français, désarmé depuis 1997, avait quitté la rade de Toulon le 13 octobre, pour le port de Gijon, sur la côte atlantique de l'Espagne. Remorqué jusqu'à destination, il devait y être désamianté puis démoli, selon le contrat conclu avec la société Gijonesa de Desguaces.

Las ! Quatre jours plus tard, un avion de patrouille «Atlantique» de la Marine nationale le repère entre la Sicile et la Tunisie, alors qu'il devait, en principe, faire route vers Gibraltar. Emoi à l'état-major. Dépêchée sur place, la frégate Guépratte ne peut que le constater : le Clem et ses deux remorqueurs italiens se dirigent bien vers la Méditerranée orientale.

Contrat résilié. Mise face à l'évidence, l'entreprise Gijonese de Desguaces le reconnaît : ils vont en Turquie... «Devant cette violation flagrante des engagements, le gouvernement français a résilié le contrat», a annoncé jeudi soir le ministère de la Défense. Depuis lors, l'ancien porte-avions «orbite» au large de la Sicile, indique la marine. Toujours propriété de l'Etat français, il devrait être mis sous séquestre par les autorités italiennes, puis partir pour le port grec du Pirée. «Une société allemande (Erckhart Marine, ndlr) est désormais titulaire du con trat», précisent les autorités françaises.

Depuis son désarmement en octobre 1997, le Clemenceau rouillait tranquillement dans le port de Toulon. Il servait de réservoir de pièces détachées pour son frère jumeau, le Foch, ven