Moscou de notre correspondante

La bataille judiciaire engagée depuis quatre mois contre le leader des pétroles russes, Ioukos, a pris un tour plus politique avec la saisie, jeudi, des documents de campagne électorale du parti libéral Iabloko, une des formations financées par cette compagnie. D'une manière générale, la crise s'approfondit à l'approche des législatives du 7 décembre. Jeudi, les hom mes du parquet et des services spéciaux (FSB) ont fait un raid contre l'agence de relations publiques ASK (Agence pour la communication stratégique), la compagnie chargée par Iabloko d'organiser sa campagne électorale, et saisi la documentation qui comprend tout le fichier de ses militants.

Le numéro 1 de Iabloko, Grigori Iavlinski, a accusé vendredi le parquet de violer la loi sur les partis politiques qui interdit toute intervention de l'Etat, et craint que ses projets soient divulgués. Le parquet dément avoir voulu viser ce parti, disant agir dans le cadre d'une enquête ouverte contre plusieurs compagnies contrôlées par Ioukos pour fraude et évasion fiscale.

Pour le patron de Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, qui ne cache pas ses ambitions politiques, il s'agit d'une action politique. «Nous connaissons tous les méthodes qu'utilise le parquet quand il enquête sur des crimes sérieux et nous connaissons tous leur façon de faire quand il s'agit d'humilier les gens et de leur montrer où est leur place», a confié jeudi Khodorkovski. Un troisième actionnaire de la firme, Vassily Chakhnovski, a