Dakar de notre correspondant
La messe est dite : après avoir tergiversé durant deux semaines, les autorités ont décidé, jeudi, d'expulser la correspondante de Radio France internationale (RFI) à Dakar, Sophie Malibeaux, un an après son installation au Sénégal. Officiellement, le pouvoir lui reproche sa couverture «tendancieuse» des assises du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste). Cette réunion s'était tenue le 7 octobre à Ziguinchor (sud), en prévision de futures négociations de paix avec le régime d'Abdoulaye Wade. Cette perspective ne fait pas l'unanimité au sein de cette rébellion séparatiste, qui réclame l'indépendance de la Casamance depuis une vingtaine d'années.
A Zinguichor, la journaliste de RFI avait interrogé un membre de l'aile radicale du MFDC qui a boycotté la réunion. Peu après la diffusion de cet entretien, la police interpellait Sophie Malibeaux, avant de la ramener manu militari par avion à Dakar. Au terme de tractations entre le pouvoir et la direction de RFI, les autorités suspendaient leur arrêté d'expulsion. En début de semaine, RFI avait dépêché à Dakar l'un de ses dirigeants, Gilles Schneider, pour tenter de convaincre les autorités de ne pas mettre à exécution leur menace. En vain.
En réalité, selon plusieurs sources, «l'expulsion de la journaliste de RFI n'est en rien liée à la crise en Casamance». Le régime du président Wade n'aurait pas apprécié «les différents comptes rendus de la journaliste sur l'affaire du Joola