Bagdad envoyé spécial
Réveil agité hier à 6 heures du matin pour Paul Wolfowitz, le numéro 2 du Pentagone, qui passait la nuit à Bagdad dans l'hôtel Al-Rashid, transformé en bunker par les forces d'occupation américaines. Au moins six roquettes Katioucha, tirées depuis une remorque stationnée à 400 mètres de là, ont atteint la façade de l'hôtel de luxe. L'attaque a tué un soldat américain et blessé quinze autres personnes, en majorité des Américains.
Longue préparation. Ces roquettes de fabrication russe ont une portée de plusieurs kilomètres. L'une d'elles est entrée directement dans une chambre. L'un des six impacts visibles sur la façade aurait frappé deux étages au-dessous de la chambre du 12e étage où se trouvait le secrétaire d'Etat adjoint à la Défense, sorti du lit et emmené à l'abri dès les premiers tirs, qui se sont succédé très rapidement. Un porte-parole militaire a précisé que la plateforme de lancement avait été soudée «de manière ingénieuse» à l'intérieur d'une remorque ressemblant à un générateur, et que l'opération avait vraisemblablement été préparée «pendant plusieurs mois».
Un journaliste irakien proche de la résistance, qui a requis l'anonymat, a salué hier cette dernière attaque contre le QG de la coalition, en précisant à Libération que la résistance comptait certes dans ses rangs des partisans de l'ancien régime, «mais aussi des patriotes opposés à Saddam Hussein». Il a également démenti catégoriquement que les récents attentats à la voiture piégée contr