Jérusalem de notre correspondant
Un «os dans la gorge des Palestiniens de Gaza» ? Ou un «atout stratégique pour Israël» ? Ou, encore, la «cible symbolique» par excellence ? Après l'attaque de Netzarim, dans la nuit de vendredi, par un Palestinien qui a tué trois soldats dont deux femmes, ce débat prend chaque jour de l'ampleur. La destruction de deux immeubles de treize étages inhabités, surplombant le site et utilisés par les Palestiniens comme un «poste d'observation» selon l'armée israélienne, témoigne de la difficulté de défendre cette colonie isolée. Netzarim est nichée en plein coeur de Gaza. Soixante familles y vivent, protégées par un bataillon de soldats. La colonie commande la croisée des routes entre le nord et le sud de la bande de Gaza et de son port. Le barrage situé sous le pont réservé aux colons et qui enjambe la route principale de Gaza coupe le trafic parfois pour de longues heures. La circulation des habitants s'effectue toujours en convois militaires. Onze soldats ont été tués à Netzarim et dans ses environs depuis février 2002. Dans l'armée, les avis sont partagés : si d'aucuns reconnaissent la «valeur stratégique» de sa situation, d'autres s'indignent du «poids trop lourd» à payer, en vies humaines et en dépenses militaires.
Religieux nationalistes. La polémique porte de plus en plus sur l'ensemble des colonies dans la bande de Gaza. Quelque 7 000 Israéliens vivent au milieu de 1,3 million de Palestiniens, sur un territoire de 340 kilomètres carrés. Si,