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Libération

Espagne : la majorité pénale à 18 ans contestée

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Vifs débats après le viol et le meurtre d'une handicapée commis par trois adolescents.
publié le 30 octobre 2003 à 1h36

Madrid de notre correspondant

Le 17 mai, Sandra Palo, une handicapée physique de 23 ans, est retrouvée morte dans un terrain vague de la zone industrielle de Leganés, une grosse agglomération du sud de Madrid. La police conclut qu'elle a été assassinée dans des circonstances particulièrement horribles. Selon l'accusation, trois adolescents, âgés de 14 à 17 ans, auraient violé la jeune handicapée, l'auraient écrasée sous les roues de leurs voitures, avant de mettre le feu à ses vêtements. Assis sur le banc des accusés, ces mineurs ont reconnu l'essentiel des faits. Pour se disculper, ils affirment avoir agi «sous l'emprise de la drogue». Le procureur a requis huit ans d'internement et cinq ans de liberté surveillée pour deux d'entre eux, âgés de 17 ans (en Espagne, la majorité pénale est fixée à 18 ans). Il s'agit de la peine maximale prévue par la loi sur les mineurs.

Fronde ouverte. Ce procès très médiatisé, qui se poursuit cette semaine au tribunal pour mineurs numéro 5 de Madrid, a déclenché une fronde ouverte contre la législation espagnole concernant les mineurs. Les parents de Sandra Palo, accompagnés chaque jour devant le tribunal par des centaines de sympathisants à leur cause, mènent le combat: «Une peine aussi faible pour un crime aussi abject, c'est un scandale, a déclaré Maria del Mar Bermudez, la mère de la victime. Je sais bien ce qui va se passer. Après quelque temps, la peine sera réduite à quatre ans d'internement, après quoi ces jeunes assassins seront libres