Londres de notre correspondant
Pour la troisième fois depuis leur retour dans l'opposition, les conservateurs vont devoir se chercher un chef. Après avoir échappé à maints complots, Iain Duncan Smith, leader depuis à peine deux ans, a été déposé hier par ses députés. La motion de défiance soumise au groupe parlementaire a été adoptée par 90 voix sur un total de 165.
Révolte désordonnée. C'est la première fois en quatre-vingts ans qu'un dirigeant conservateur saute avant même le verdict des urnes. Il est la victime d'une révolte désordonnée de simples députés préoccupés tout autant par leur réélection que par l'avenir du parti. Ses successeurs potentiels se sont bien gardés d'appeler à son renversement. Aucun d'eux n'a voulu endosser le rôle du traître en public. Surtout, à deux ans des législatives, nombre d'entre eux hésitent à conduire un combat qui paraît perdu d'avance.
Les tories avaient élu «IDS» en remplacement de William Hague après leur défaite cinglante aux élections de 2001. Un choix par défaut après des semaines de luttes intestines et l'échec des deux principaux prétendants, l'europhile Kenneth Clarke et l'ultralibéral Michael Portillo. Les détracteurs d'«IDS» se font fort aujourd'hui de souligner son manque d'expérience. Ancien officier reconverti dans les affaires, il n'a jamais siégé dans un gouvernement. Mais son échec illustre d'abord le long déclin des conservateurs.
Il y a encore dix ans, c'était la machine électorale la plus puissante d'Europe. Un parti qui