Ankara envoyé spécial
L'envoi de troupes turques en Irak n'est plus à l'ordre du jour. Près de trois semaines après le vote du Parlement autorisant un tel déploiement souhaité par Washington, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, a annoncé que l'administration américaine avait décidé d'une «pause» de réflexion. Les autorités d'Ankara réaffirment néanmoins être toujours prêtes à respecter cet engagement assorti d'un crédit de 8,5 milliards de dollars.
L'administration Bush prend son temps, tiraillée entre son désir de relever une partie des GI et ses craintes de voir l'irruption des soldats turcs compliquer encore un peu plus la situation. A Bagdad, l'opposition du Conseil de gouvernement transitoire est unanime, et les Kurdes, jusqu'ici solides soutiens de Washington en Irak, sont les plus hostiles.
Risque. En Turquie, les réticences face à une expédition à hauts risques restent fortes, y compris au sein du parti au pouvoir, l'AKP (Parti de la justice et du développement, issu du mouvement islamiste). «Nous ne sommes pas encore en Irak. Le vote du Parlement signifie simplement que nous pouvons y aller et donne au gouvernement les possibilités d'en négocier les conditions», explique Mehmet Dügler, président de la Commission des affaires étrangères.
En mars, le Parlement avait refusé de laisser transiter les GI par son territoire, créant une crise sans précédent entre Washington et son plus fidèle allié du flanc sud-est de l'Otan. «Si nous y