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Libération

«La politique de Sharon est destructrice»

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publié le 31 octobre 2003 à 1h38

Jérusalem de notre correspondant

La situation dans les territoires palestiniens frise la «catastrophe». Si Israël ne se montre pas moins «avare» de gestes humanitaires, s'il n'aide pas le nouveau gouvernement d'Ahmed Qoreï, alors qu'«il n'a rien fait pour soutenir» Mahmoud Abbas, bref s'il ne lève pas les bouclages, ne démantèle pas des barrages, ne laisse pas pénétrer sur son territoire des travailleurs palestiniens, ne rend pas à l'Autorité palestinienne le contrôle de certaines villes, ce sera le «chaos» et l'émergence de nouvelles générations palestiniennes pleines de haine... Qui s'exprime ainsi ? Une ONG humanitaire, une association de pacifistes israéliens ? Rien de moins que le chef d'état-major de l'armée israélienne, Moché «Bougui» Yaalon.

Tempête. Mercredi, le quotidien populaire Yediot Aharonot lui attribuait, en une, ces propos : «La politique du «gouvernement est destructrice.» Depuis lors, le Premier ministre «bout de colère» et a demandé à Shaul Mofaz, son ministre de la Défense, d'administrer un blâme à Moché Yaalon ; son cabinet a même été jusqu'à suggérer que ce dernier devait «s'excuser ou démissionner».

Cette tempête sous les casques a pris naissance au cours d'un entretien de «contexte» accordé par Moché Yaalon à la crème des commentateurs politiques et militaires de la presse israélienne. Cet exercice régulier leur permet habituellement de nourrir leurs articles, sans citations. Mais, lorsque les journalistes évoquent «une source haut placée de l'armée»,