Pékin de notre correspondant
Voilà un produit d'exportation chinois qui ne soulèvera pas de protestations : les touristes. Lors de leur sommet annuel, hier à Pékin, la Chine et l'Union européenne ont signé un accord faisant de l'UE une «destination autorisée» pour les touristes chinois, leur facilitant ainsi l'obtention de visas. Pour la France, cela signifie un accroissement considérable en perspective du nombre de visiteurs, qui a déjà été de 300 000 à 400 000 l'an dernier.
Avantage. Cet accord met fin à un conflit entre Européens, depuis que l'Allemagne avait décidé de faire cavalier seul et signé l'accord au début de l'année avec Pékin, sans attendre la Commission. Bruxelles avait entamé des poursuites contre cette rupture du contrat européen par l'Allemagne, qui avait acquis un avantage important pour attirer la clientèle touristique chinoise (Libération du 1er février).
Cette déferlante des touristes chinois en Europe est une des conséquences de l'accroissement du niveau de vie des citadins chinois, et de leur soif de découvrir le monde. Pékin a facilité, cette année, l'obtention de passeports par les candidats au tourisme, et multiplié les accords de «destination autorisée» avec les pays étrangers.
C'est une petite révolution culturelle qui va affecter le monde du voyage, à commencer par la Police de l'air et des frontières française qui va devoir distinguer le candidat à l'immigration clandestine du touriste aux poches pleines qui dépense, en moyenne, plus qu'un Américai