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Libération

Khodorkovski, businessman avisé

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Se sentant menacé, l'oligarque russe aurait fait d'un banquier britannique son fondé de pouvoir.
publié le 3 novembre 2003 à 1h40

Londres de notre correspondant

Un banquier de la City, Jacob Rothschild, contrôlerait dorénavant une partie du groupe Ioukos, affirme le Sunday Times dans son édition d'hier. Mikhaïl Khodorkovski, le patron du géant pétrolier russe, incarcéré à Moscou pour escroquerie et fraude fiscale, aurait fait de ce lord anglais son fondé de pouvoir, au terme d'un arrangement secret conclu l'été dernier. Selon le journal dominical britannique, l'oligarque avait prévu, en cas d'incapacité, de transférer à «une personnalité étrangère» les droits de vote attachés à ses actions Ioukos. La clause serait intervenue dès son emprisonnement.

La justice russe aura bien du mal à se rendre maître de l'empire pétrolier Ioukos. Après avoir fait arrêter ses principaux dirigeants, elle a mis, jeudi, 44 % de son capital sous séquestre. Mais, pressentant ses ennuis avec le Kremlin, Mikhaïl Khodorkovski avait apparemment pris ses précautions et mis sa fortune à l'abri. Il aurait placé ses avoirs à Gibraltar, un paradis fiscal connu pour son opacité. Un trust off-shore, Menatep Group, basé dans la colonie britannique, abriterait, via plusieurs sociétés-écrans, sa participation majoritaire dans Ioukos.

Jacob Rothschild a pris ses distances, il y a vingt-deux ans, avec sa famille et la banque du même nom. Il a bâti sa propre fortune dans la finance et dirige notamment une firme d'investissement, RIT Capital Partners. Il pèse aujourd'hui près de 400 millions de livres (560 millions d'euros). C'est également une