Menu
Libération

Le camp de la paix retrouve de la voix en Israël

Article réservé aux abonnés
publié le 3 novembre 2003 à 1h40

Tel-Aviv, Ramallah envoyé spécial

Une seule question courait, samedi soir, la place Rabin à Tel-Aviv et les rues avoisinantes : «Combien sommes-nous ?» Comme pour se rassurer, en ce huitième anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, tombé ici même, le 4 novembre 1995. Ils étaient 100 000. «C'est la plus importante réunion depuis celle du lendemain de l'assassinat de Rabin», décrète un habitué de ces rassemblements annuels qui allaient en s'amenuisant. Avant même l'ouverture de la cérémonie, la foule sentait comme un frémissement, une sorte de regain, après des années de culte sentimental, triste et sans message politique rendu à la mémoire du Premier ministre assassiné. Aujourd'hui, le climat est différent. Il y a les initiatives de paix de l'Israélien Ami Ayalon et du Palestinien Sari Nusseibeh (Libération du 8 septembre), celle de Genève (Libération du 25 octobre) ; l'économie mise à bas ­ le pays devrait être aujourd'hui paralysé par une grève générale ­ ; et enfin les états d'âme du chef d'état-major, Moshé Yaalon. Tout cela fait émerger des questions et incite à se mobiliser contre le sentiment d'une impasse politique de plus en plus sombre. Un besoin de nouvelle cohésion renforcé par la profanation, la veille, du mémorial Rabin, souillé par des croix gammées et des graffitis «Kahana avait raison !» (1).

Chants des «sixties». Le camp de la paix donne de la voix. Quelque 3 000 signatures ont été recueillies pour la «Voix du peuple» d'Ayalon-Nusseibeh. «Huit années ont