Madrid de notre correspondant
Jamais les nationalistes basques modérés n'avaient lancé un tel défi à Madrid. En présentant, le 25 octobre, un plan de sécession devant le Parlement régional, le Parti nationaliste basque (PNV, qui dirige le Pays basque depuis deux décennies) a provoqué un affrontement d'une gravité sans précédent avec Madrid. Qualifiant ce projet de «plan totalitaire» et de «trahison au pays», le gouvernement de José Maria Aznar a déposé, vendredi, une plainte au Tribunal constitutionnel car, à ses yeux, l'initiative des nationalistes basques «tourne le dos à la légalité» et «tente de faire voler en éclats la cohésion de la nation».
Sans retour. Le chef de l'exécutif basque, Juan José Ibarretxe, a pourtant engagé ses troupes dans un processus sécessionniste qui semble sans retour. Annoncé au printemps 2001, au lendemain de la victoire du PNV aux législatives basques, le «plan Ibarretxe» a été officialisé le 25 octobre et devrait être approuvé par le Parlement basque à l'automne 2004. Il revendique pour le Pays basque un statut de «libre association avec l'Espagne» sur le modèle québécois , les pleines prérogatives dans divers domaines (justice, immigration, sécurité sociale...) et, surtout, le droit à l'autodétermination. «Nous, les Basques, avons des droits historiques anciens et nous voulons aujourd'hui exercer cette souveraineté», a déclaré Ibarretxe, sans tenir compte du fait que près de la moitié des Basques se disent «non-nationalistes».
Le PNV, qui part