Médiateur européen pour l'ex-Yougoslavie entre 1992 et 1995, lord David Owen était un témoin clef du procès de Slobodan Milosevic jugé par le Tribunal pénal international de La Haye depuis le 12 février 2002 pour 60 chefs d'inculpation, dont crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide pour le conflit en Bosnie. «Je pense qu'il avait le pouvoir d'imposer un règlement de paix en 1993. Il était à la tête d'un gouvernement qui aurait pu empêcher les Serbes de Bosnie de bombarder Sarajevo et qui aurait pu arrêter le nettoyage ethnique», a déclaré lundi l'ancien ministre des Affaires étrangères britannique, cité par l'accusation qui tente de prouver que l'ex-homme fort de Belgrade contrôlait les leaders serbes de Bosnie et qu'il peut être reconnu coupable des crimes commis pendant le conflit bosniaque qui fit plus de 250 000 morts. Proposé en commun avec l'émissaire de l'ONU, Cyrus Vance, ce plan de paix aurait permis d'arrêter la guerre deux ans plus tôt.
«Il y avait un certain aspect de commandement dans votre relation avec Radovan Karadzic et Ratko Mladic [respectivement chef politique et chef militaire des Serbes de Bosnie, ndlr]», a insisté lord Owen affirmant que «si Milosevic leur avait dit qu'ils seraient coupés de tout ravitaillement ils auraient signé l'accord de paix». Il a aussi illustré la responsabilité des Occidentaux qui, refusant la menace d'un recours à la force, ont contribué à l'échec du plan de paix. «La pression aurait dû venir de Milosevic mais aus