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Libération

Cyberrépression en Chine

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Des internautes sont arrêtés pour avoir réclamé des réformes.
publié le 6 novembre 2003 à 1h45

Pékin de notre correspondant

La chasse aux «cyberdissidents» s'accélère en Chine, mais passe de plus en plus mal auprès d'une partie des intellectuels qui se mobilisent pour la liberté d'expression. Plusieurs dizaines d'entre eux ont signé une pétition ­ un «crime» qui peut leur valoir la prison ­ pour réclamer la libération de Du Daobin, un essayiste arrêté quelques jours plus tôt dans la province du Hubei (centre de la Chine) et accusé de «subversion» pour ses prises de position sur l'Internet. Du Daobin avait lui-même été au coeur d'une campagne en faveur d'une autre «cyberdissidente» emprisonnée.

Contraste. Cette bataille souterraine qui oppose, sur la Toile, des intellectuels démocrates à une «cyberpolice» sans cesse plus sophistiquée, contraste avec l'ouverture économique et l'image libérale que veut donner le régime chinois. Elle est le signe de la nervosité du Parti communiste qui, tout en modernisant ses structures économiques, n'entend pas lâcher un pouce de son pouvoir, et ne laisse aucune marge de manoeuvre à ceux, pourtant assez isolés, qui réclament des réformes politiques.

L'affaire commence avec l'arrestation, il y a onze mois, de Liu Di, une étudiante en psychologie de Pékin. Agée de 22 ans et surnommée «la souris d'acier», Liu Di était accusée d'avoir mis sur l'Internet des textes appelant à la démocratie en Chine. La jeune fille a bénéficié d'une solidarité sans précédent et une pétition en sa faveur a réuni des centaines de signatures. Du Daobin, l'un des ar