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Libération

Chirac et Aznar, faux frères.

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A Carcassonne, ils ont tiré un bilan positif de leurs liens, malgré les divergences.
publié le 7 novembre 2003 à 1h46

Carcassonne envoyée spéciale

A l'ombre des tours médiévales restaurées par Viollet-Le-Duc, la bonne entente affichée hier à Carcassonne par Chirac et Aznar sentait un peu le carton-pâte. Au terme de huit ans de coopération ­ le chef du gouvernement espagnol ne briguera pas de nouveau mandat en mars ­, les deux hommes se sont pour tant efforcés de tirer un bilan «à 90 % positif» des relations entre leurs pays. «Une relation de soeurs, avec tout ce que cela implique d'irritabilité», a commenté le président français.

Mais ce sommet n'aura dissipé aucun des points de friction qui, depuis la crise irakienne, se sont plutôt creusés entre deux frères ennemis. L'Espagne reste farouchement opposée au nouveau système de vote prévu par le projet de Constitution européenne, qu'appuie le couple franco-allemand. «J'aime tellement la France que je suis amoureux de Nice» : Aznar avait préparé la formule sur son refus de remettre en cause le traité de Nice, grâce auquel son pays a obtenu un pouvoir de blocage bien supérieur à son poids démographique.

Rangé au côté de Bush en Irak, le très atlantiste Aznar se garde bien, par ailleurs, de clamer son soutien à la politique européenne de défense, malgré les «convergences de vue» saluées par Chirac. Madrid, circonspect, «attendra le ralliement britannique pour sauter à bord», estime un diplomate fran çais.

Reste la lutte contre le terrorisme, qui a permis aux ministres de la Justice de signer un accord pour la création d'«équi pes communes d'enquête»