Jérusalem de notre correspondant
Entre le Bureau de presse gouvernemental d'Israël et les journalistes, locaux et étrangers, les relations se tendent. En vue du renouvellement des cartes de presse de 2004, de nouvelles directives exigent l'authentification, devant notaire, d'une véritable activité journalistique. Et, surtout, les notices personnelles seront soumises à l'examen du Chabak, le service de renseignements intérieurs. La carte de presse, distribuée de manière quasi automatique, offre de réelles facilités de travail : passage des barrages militaires, accès aux lieux des attentats, réunions politiques, etc.
Dany Seaman, directeur du Bureau de presse, justifie cette mesure par la «prolifération» des cartes (une dizaine de milliers) distribuées parfois à des «rédacteurs de feuilles de chou locales ésotériques». Sa préoccupation : «L'accès trop facile à des personnalités de premier rang, en pleine Intifada.» «En aucun cas, dit-il à Libération, le Chabak ne tranchera a priori. Je prendrai la décision de retirer une carte, si besoin, après consultation de toutes les instances juridiques.» D'aucuns le soupçonnent de vouloir priver les professionnels palestiniens de cette facilité. Dernièrement, beaucoup se sont vus refuser cette carte, ainsi que des journalistes étrangers. Seaman affirme, au contraire, vouloir «éviter toute discrimination, en appliquant cette décision à tous les journalistes».
Selon Haaretz, les dossiers de journalistes israéliens ont été déjà transmis au Cha