Menu
Libération

Rivalités au sommet de l'Etat au Sri Lanka

Article réservé aux abonnés
La Présidente a déclenché une crise en suspendant le Parlement.
publié le 8 novembre 2003 à 1h47

New Delhi de notre correspondant

De retour des Etats-Unis, le Premier ministre sri-lankais, Ranil Wickremesinghe, a été accueilli en sauveur, vendredi, par des milliers de partisans qui s'étaient réunis à l'aéroport de Colombo pour recevoir le seul homme jugé capable de mettre fin à la crise constitutionnelle déclenchée en son absence par la présidente Chandrika Kumaratunga. Dès son arrivée, le chef du gouvernement a d'ailleurs défié sa rivale en s'engageant à faire rouvrir le Parlement, affirmant que sa suspension, décrétée mardi par la chef de l'Etat, mettait en danger le processus de paix en cours avec les rebelles des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE), le groupe séparatiste armé qui lutte depuis trente ans pour l'autonomie des régions nord-est du pays.

Issue d'un parti rival de celui du chef de gouvernement, Chandrika Kumaratunga accuse le Premier ministre de se montrer trop conciliant avec le LTTE dans le cadre des pourparlers de paix. Au nom de la «sécurité nationale», elle a ainsi plongé le pays dans une crise politique sans précédent lorsqu'elle a suspendu le Parlement, limogé trois ministres et déployé l'armée dans la capitale, Colombo. Vendredi, la présidente a cependant annoncé qu'elle renonçait à promulguer l'état d'urgence, décrété mercredi pour dix jours mais qui n'est en fait jamais entré en vigueur. Elle a néanmoins renforcé son pouvoir en prenant le contrôle des médias publics.

Derrière ce «coup d'Etat constitutionnel» se cache une rivalité féroce e