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Libération

Un bureau de l'ONU en odeur de corruption

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L'office chargé de lutter contre le crime et la drogue en accusation.
publié le 12 novembre 2003 à 1h50

«L'adoption par l'ONU de la convention contre la corruption signifie qu'on ne tolérera plus que les corrompus trahissent la crédulité publique», avertissait Kofi Annan le 31 octobre. Phrase qui devait prendre tout son sens deux jours plus tard, alors que le Financial Times relayait des accusations de corruption au sein du bureau de l'ONU chargé de lutter contre.. la corruption. Un scandale de plus pour l'ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime), dont l'ancien directeur, l'Italien Arlacchi avait dû partir fin 2001 (Libération du 29 août 2001) face aux accusations dont il était la cible, et dont le piteux héritage ne semble pas avoir été soldé.

C'est cette fois la démission d'un cadre de l'ONUDC, le Mexicain Samuel Gonzalez-Ruiz, qui a mis le feu aux poudres. Ce dernier dénonce des «irrégularités dans la passation des contrats, des faits de corruption et des abus de pouvoir administratif», avec «la protection passive ou active de la direction». Plus grave, dans une lettre au directeur de l'ONUDC que Libération s'est procurée, Gonzalez Ruiz affirme que l'un de ses collègues aurait été «persécuté» pour avoir dénoncé ces faits à des enquêteurs de l'ONU, avant d'apprendre «que son contrat ne serait pas renouvelé pour cause de manque de fonds».

Suite à ces révélations, qu'il dit avoir «découvertes en même temps que le public», Antonio Maria Costa, directeur de l'ONUDC, a demandé une enquête dont les résultats devraient être rapidement connus. «Si ces allégations