Bogota de notre correspondant
Le commandant des forces armées de Colombie, le général Jorge Enrique Mora, a présenté hier sa démission. Et après le renvoi de trois ministres en moins d'une semaine, le président Alvaro Uribe a décapité, avant-hier, la direction de la police du pays. Cinq généraux, dont le directeur de l'institution, Teodoro Campo, ont démissionné ou ont été limogés, après une affaire de détournement de fonds. «La caractéristique de ce gouvernement est l'austérité», a rappelé la présidence.
La presse avait dévoilé les achats insolites de la police de Medellin : champagne Veuve Clicquot, bijoux luxueux et objets d'art auraient été acquis avec des fonds réservés au paiement d'informateurs et aux «opérations spéciales».
Ces petites folies ont couronné une succession de scandales. Ces derniers mois, des policiers ont été mouillés dans le détournement d'une cargaison de cocaïne, dans des hold-up, des enlèvements... Le colonel chargé de la sécurité du président a été destitué pour des écoutes illégales pratiquées en 1998.
Alvaro Uribe, très populaire grâce à sa lutte sans merci
contre la corruption et les groupes armés, a réaffirmé son autorité en renvoyant les généraux indésirables, à la suite d'un grand ménage ministériel.
Le même jour, mardi, la ministre du Développement et de l'Environnement était remerciée d'un simple communiqué, cinq jours après le limogeage de l'ultraconservateur Fernando Londoño, responsable de l'Intérieur et de la Justice et numéro un du gouverne