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Libération

A Paris, Varsovie plaide sa cause européenne.

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Une délégation est venue exposer ses réticences au projet de Constitution.
publié le 14 novembre 2003 à 1h53

Pour arrondir les angles, Jozef Oleksy n'a pas son pareil. Rondouillard et jovial, l'ex-Premier ministre polonais, qui préside la Commission de l'intégration européenne à la Chambre des députés, était, hier, à Paris, à la tête d'une délégation afin de défendre les positions de Varsovie à la CIG (la Conférence intergouvernementale) qui agacent tant Paris. «Il n'y a aucun fanatisme de notre part, explique Oleksy, nous attendons simplement des arguments qui nous convainquent.»

Alors que Paris estime que le projet de constitution élaboré sous la houlette de Valéry Giscard d'Estaing doit être adopté tel quel par la CIG, ou avec des retouches minimes, Varsovie en rejette l'une des principales innovations ­ un système de vote en partie basé sur le poids démographique des Etats ­ et réclame le retour au «système de Nice». Ce dernier accorde à la Pologne 27 voix lors des votes au Conseil alors que la France et l'Allemagne n'en ont que 29. Le projet Giscard réduit son poids puisqu'il faut, pour adopter une décision, la majorité des Etats représentant 60 % de la population de l'Europe élargie.

«On nous avance l'argument de la simplicité, souligne Oleksy. Or, le système de Nice doit, de toute façon, s'appliquer jusqu'en 2009 : pourquoi anticiper une paralysie et se presser d'en changer ? Testons-le d'abord.» Varsovie n'aurait, selon lui, guère de marge de manoeuvre face à l'opposition qui a fait de la défense de Nice, son cheval de bataille. S'il devait céder, le Traité n'aurait en outre