Rome de notre correspondant
Au lendemain de l'attentat qui a causé la mort de 18 Italiens (dont 16 militaires) à Nasiriya et profondément choqué la péninsule, le gouvernement de Silvio Berlusconi a décrété une journée de deuil national à l'occasion des obsèques qui se dérouleront mardi. Depuis la nouvelle de l'explosion, de nombreux Romains sont venus se recueillir devant le commandement général des carabiniers dans la capitale et, un peu partout, une minute de silence a été observée.
Corps déchiquetés. L'attaque contre les forces transalpines la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale a particulièrement frappé l'opinion publique, les carabiniers et les soldats italiens ayant été, jusqu'à présent, bien accueillis en Irak. «L'illusion d'une présence humanitaire modérée, dont l'objectif était la solidarité avec la population irakienne, a été balayée par ces corps déchiquetés», commentait hier l'éditorialiste du Corriere della Sera. Dans toutes les villes de la péninsule, les drapeaux sont en berne depuis mercredi. Les cinémas romains ont même décidé de retarder de quinze minutes le début de leur dernière séance. Hier matin, plusieurs quotidiens du pays titraient en une «Le massacre des Italiens», le journal progouvernemental Libero allant jusqu'à parler, comme le vice-président du Conseil, Gianfranco Fini, d'un «11 septembre italien». Devant les ruines à Nasiriya, le ministre de la Défense, Antonio Martino, a également commenté : «Cela me rappelle quand j'ai visité