Bagdad envoyé spécial
Nasiriya est l'une des grandes villes du sud de l'Irak où Saddam Hussein est le plus haï. Dans cette localité d'environ 260 000 habitants, exclusivement chiite, qui fit partie des cités «libérées» par la révolte de mars 1991, après la défaite de l'armée irakienne au Koweit, la répression fut féroce. Les Italiens pouvaient s'attendre à une certaine tranquillité parce que la ville aspire à la paix, se trouve loin des régions plus turbulentes du Nord et que ses soldats n'ont pas participé à la guerre qui a mis fin au régime baasiste. Leur mission était davantage de lutter contre un banditisme récurrent, restaurer l'électricité et l'eau, ce qui leur valait une relative bienveillance de la population. L'attentat au camion piégé, qui fit 18 morts, mercredi, dans les rangs italiens (lire ci-dessous), n'en fut pas moins le plus meurtrier de ceux visant la coalition. A l'évidence, il a été préparé dans le but d'isoler les Etats-Unis sur la scène irakienne à un moment où ceux-ci font désormais l'objet de 30 à 35 attaques quotidiennes. Et s'emploient à convaincre d'autres pays comme l'Inde ou le Pakistan, et hier la Turquie de les rejoindre dans la coalition. L'attaque a aussi montré que la «résistance» antiaméricaine qu'elle soit le fait de proches de Saddam ou de la mouvance Al-Qaeda est capable de planifier des opérations d'envergure loin de ses bases, dans des régions qui lui sont traditionnellement hostiles.
Fidèles de Saddam. Désormais, la coalition et