New York de notre correspondant
George W. Bush en avait donné l'ordre la semaine dernière : il faut «développer une stratégie» pour accélérer le transfert du pouvoir en Irak. Les choses n'auront donc pas traîné. Ce week-end, dans un revirement politique total, l'Amérique a annoncé qu'elle allait transmettre le pouvoir aux Irakiens «d'ici au 30 juin 2004», mettant fin à l'occupation américaine. A cette date, l'Autorité provisoire de la coalition, symbole de la mainmise américaine sur le pays, sera dissoute et cédera ses fonctions à un gouvernement transitoire irakien.
La nouvelle formule a été révélée samedi à Bagdad, après des discussions entre le Conseil de gouvernement irakien et l'administrateur américain en Irak, Paul Bremer. Dans un communiqué, l'actuel président du Conseil de gouvernement, Jalal Talabani, a parlé d'un accord en «cinq points». Dans un premier temps, d'ici à la fin février, les Irakiens doivent adopter une Loi fondamentale qui fixera le processus à suivre. Puis dix-huit conseils provinciaux vont s'atteler à la formation d'une «Assemblée nationale provisoire». C'est elle qui désignera le gouvernement transitoire pour fin juin. La Constitution ne sera pas rédigée avant la mi-2005 et sera suivie d'élections.
Soldats «invités». Pour le président américain, l'aveu d'impuissance est total. Il y a encore quelques semaines, Washington répétait qu'il s'opposerait à tout transfert rapide de souveraineté en Irak et que les Américains conserveraient le pouvoir tant que