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Interview

Mikhaïl Saakachvili «Chevardnadze a volé le résultat des élections»

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Mikhaïl Saakachvili, chef d’un parti d’opposition, appelle à la désobéissance civile en Géorgie.
publié le 18 novembre 2003 à 1h55

Bon orateur, physique agréable et manières policées, Mikhaïl Saakachvili, chef du Mouvement national uni, s’est imposé en quinze jours de contestation comme le vrai leader de l’opposition géorgienne. A 36 ans, le jeune tribun, éduqué aux Etats-Unis et en France, réclame le départ du président Edouard Chevardnadze, qui, à 74 ans, est le dernier des dinosaures de l’époque soviétique encore au pouvoir dans une ex-république européenne d’URSS. Il l’accuse d’avoir falsifié le résultat des législatives du 2 novembre. Polyglotte, il a donné à Libération et rfi cette interview en français.

Après quinze jours de manifestations, vous appelez à la désobéissance civile. Pourquoi ce changement ?

Notre intention est de rester dans des limites pacifiques. La Géorgie a une histoire de graves violences. Il est important d'être responsables, surtout au moment où le président Chevardnadze parle de guerre civile et nous accuse de vouloir commencer la guerre. Il a volé le résultat des élections et dit qu'il est prêt au dialogue mais ne propose rien. Cela ne devrait pas être grave pour lui de reconnaître son échec électoral puisqu'il conserve l'exécutif et la possibilité de préparer la présidentielle. Mais il a gardé la mentalité soviétique et ressent cela comme la fin de sa carrière, ce qui le rend agressif.

Qu’entendez-vous par désobéissance civile ?

Nous allons faire des grèves. Il y en a déjà dans les écoles de l'ouest du pays. Les hommes d'affaires appelleront leurs collègues à ne