Kigali de notre correspondant
Le «général» Paul Rwarakabije ne s'attendait probablement pas à un tel accueil. Le chef d'état-major de l'armée rwandaise, le général James Kabarebe, un proche du président Paul Kagame, avait fait personnellement le déplacement pour l'accueillir à sa descente d'hélicoptère, samedi, à l'aéroport de Kigali. Accolades, poignées de main chaleureuses, franche camaraderie : les retrouvailles sont enthousiastes. Pourtant, les deux hommes se sont combattus pendant plus de neuf ans : Rwarakabije est le commandant en chef des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), la rébellion qui opère dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC) et qui comprend en son sein nombre de génocidaires présumés. Ce très gros poisson vient de se rendre à l'armée rwandaise, avec une centaine d'hommes. Après des «négociations directes» dont on ne connaît pas la teneur, ils ont traversé à pied, vendredi soir, la frontière qui sépare Bukavu, côté congolais, et Cyangugu, dans le sud-ouest du Rwanda.
Kigali n'a d'ailleurs pas tardé à présenter cette reddition comme une victoire. Quelques minutes après l'arrivée de Rwarakabije, qui portait des bottes en caoutchouc, symbole des années passées dans la brousse congolaise, le général Kabarebe n'a pas hésité à pronostiquer le début de la fin de la rébellion hutue. «Les autres membres des FDLR obéissent à ses ordres, il est très probable que le reste des troupes le suivra», a estimé le chef d'état-major. Quand au