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Libération

Buckingham, camp retranché de Bush.

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Chez son allié britannique, le président américain a tenté de justifier l'intervention en Irak.
publié le 20 novembre 2003 à 1h57

Londres de notre correspondant

Les Windsor savent recevoir. Comme lors de chaque visite d'Etat, George W. Bush a eu droit au tapis rouge, à la garde d'honneur, aux coups de canon, au défilé de la cavalerie royale. Mais, fait sans précédent, la réception, hier matin, s'est déroulée à l'abri des grilles du palais de Buckingham, loin des foules et de leurs slogans inhospitaliers.

Plus étrange encore, Elizabeth II a accueilli en grande pompe un homme qui, pour des raisons de sécurité, avait déjà passé la nuit chez elle, afin de réduire au minimum ses déplacements en ville. Alors que la cour centrale n'est distante que de quelques dizaines de mètres de sa chambre, le président américain est arrivé en voiture de l'arrière du bâtiment comme s'il venait tout juste d'atterrir.

Les pacifistes britanniques avaient décidé de parer à l'absence de l'habituelle procession à travers le Mall. Une femme couronnée et un homme avec un masque de Bush ont paradé en carrosse sur la rive sud de la Tamise, suivi d'un tank rose dédié à l'«amour», d'un missile géant gonflable et de manifestants déguisés en détenus de Guantanamo ou en inspecteurs en désarmement.

George Bush a offert à la reine un service en porcelaine, mais n'a apparemment pas prévu de cadeau pour Tony Blair. Son discours, prononcé hier devant un parterre choisi, au Royal Banqueting House, ne contenait aucune annonce nouvelle, pas plus sur la menace de guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe à propos de l'acier que sur le sort