Bochum envoyée spéciale
Gerhard Schröder n'en a pas décoléré. Réunis en congrès à Bochum jusqu'à hier, les délégués sociaux-démocrates, en pleine crise identitaire, ont très sévèrement sanctionné la direction du parti. Réélu président du SPD avec 80,8 % des voix, le chancelier a perdu 8 points par rapport au précédent congrès, il y a deux ans. Pis encore, Olaf Scholz, le secrétaire général du parti, a failli ne pas être réélu, atteignant péniblement 52,6 % des suffrages, soit une chute de 40 points par rapport à sa précédente élection, en 2002. Le ministre du Travail, Wolfgang Clement, a également reçu un carton rouge, à hauteur de 56,7 % (-12 %). Comparativement, le sort de Hans Eichel, le ministre des Finances, paraîtrait presque rose avec ses 61,7 %... Mais le plus étonnant, c'est que les délégués SPD ont aussi «puni» l'aile gauche du parti, qui se bat depuis plus d'un an contre les réformes du gouvernement. Le chef de file des rebelles au Parlement, Ottmar Schreiner, n'a été élu qu'au second tour à la direction du parti. Et sa collègue Sigrid Skarpelis-Sperk a carrément été éjectée.
«Le SPD est dans une situation totalement névrotique, estime Franz Walter, professeur de sciences politiques à l'université de Göttingen. Les sociaux-démocrates ne peuvent pas à la fois défendre les vieilles valeurs d'un parti âgé de 150 ans et défendre les réformes de l'Agenda 2010. Ils savent qu'ils doivent se rénover mais ne savent pas comment.» De fait, les sociaux-démocrates ont dû avaler