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Libération

Paranoïa à la Commission européenne

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Deux fonctionnaires limogés ont finalement été blanchis d'accusations de fraudes.
publié le 20 novembre 2003 à 1h57

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Il y a un an, le 21 novembre 2002, la Commission européenne annonçait à grand fracas le rappel à Bruxelles de son représentant à Paris, Jean-Louis Giraudy, et de son adjoint Frédéric Magloire à la suite d'une descente des enquêteurs de l'Olaf, l'office antifraude de la Commission. Les deux hommes sont officiellement soupçonnés de fraude en relation avec le financement de la Maison de l'Europe d'Avignon, une structure privée bénéficiant d'argent communautaire pour des campagnes d'information sur la construction européenne.

Selon les informations distillées par Jonathan Faull, à l'époque directeur général chargé de la presse et de la communication, et porte-parole de Romano Prodi, président de la Commission, de graves malversations commises à Avignon justifiaient la décapitation de l'«ambassade» de la Commission en France. Depuis, c'est le silence. Pourtant, la Commission avait promis que l'enquête serait bouclée fin janvier 2003 et que le rapport de l'Olaf serait rendu public. Il n'en a rien été. Ce rapport daté du 6 mai, et que Libération s'est procuré, est resté dans un tiroir. On peut le comprendre, car la Commission n'en sort pas grandie : l'Olaf anéantit les accusations portées contre les deux hommes et fait porter le chapeau de ce fiasco à leur accusateur et supérieur, Faull.

Grand ordonnateur. La Commission, en rappelant Giraudy et Magloire, donnait à penser que la fraude était d'envergure et que l'Union était décidément gangrenée. Dè