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Libération

Le bourricot, nouvelle arme de la guérilla.

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Vendredi, des carrioles tirées par des ânes ont été utilisées pour commettre des attentats.
publié le 24 novembre 2003 à 2h00

Bagdad envoyé spécial

L'âne, l'humble petit bourricot irakien, mal aimé, souvent fustigé et insulté, auquel Saddam Hussein avait même interdit les rues de la capitale parce qu'il donnait de l'Irak l'image d'un pays arriéré, a été célébré comme un héros ce week-end à Bagdad. Non pas que la population adhère dans sa majorité aux attaques menées vendredi contre les hôtels Palestine et Sheraton, le ministère du Pétrole et l'ambassade d'Italie (qui faisait partie des cibles mais n'a pas été touchée), mais l'âne et sa carriole apparaissent comme une réponse parfaite de l'ingéniosité irakienne face à la sophistication des moyens de l'armée américaine. La guérilla les a en effet utilisé pour commettre ses attentats.

Sous du fourrage. «C'est un coup génial. Il montre que la résistance a encore de nombreuses ressources pour frapper les Américains en plein coeur de la ville. Malheureusement, elle ne pourra plus utiliser cette tactique», se réjouissait hier un lieutenant-colonel de la Garde républicaine (l'ancienne garde prétorienne du régime), qui travaille aujourd'hui comme changeur. En effet, l'armée américaine est à présent sur le qui-vive dès qu'elle aperçoit une carriole. «Va-t'en», criaient hier des passants à un conducteur qui apportait des bidons d'essence sur une charrette dans la rue Saadoun, qui longe les deux hôtels attaqués.

Pour ces quatre lieux, la guérilla a utilisé une carriole identique : les roquettes, semble-t-il des Katuchias de 107 mm de fabrication soviétique, étaie