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Libération

Censure d'un rapport sur l'antisémitisme

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Il concluait que les agressions antijuives en Europe provenaient surtout de musulmans.
publié le 25 novembre 2003 à 2h02

Berlin de notre correspondante

Fournir des données «objectives et fiables» sur le racisme et la xénophobie en Europe, c'est la mission que le Conseil européen avait assignée à l'EUMC (European Monitoring Centre on Racism and Xenophobia). Selon le Financial Times de samedi, cet organisme basé à Vienne aurait censuré un rapport sur l'antisémitisme selon lequel l'augmentation des agressions contre les juifs provenait surtout de groupes musulmans ou propalestiniens. L'EUMC avait demandé au Centre de recherche sur l'antisémitisme, à Berlin, de travailler les données fournies par les membres de l'Union européenne.

«Achevé en février, notre rapport aurait dû sortir deux ou trois mois plus tard», explique Juliane Wetzel, l'un des auteurs. Mais l'EUMC lance un nouvel appel d'offres pour une étude similaire. «Cela nous laisse supposer que, gêné par les conclusions, il ne veut pas publier notre travail», assure Juliane Wetzel, soulignant qu'après le début de la deuxième Intifada «la propagande antijuive se traduit en Europe, et en particulier en France, par une augmentation des agressions verbales et physiques de la part de jeunes Arabes».

Contacté hier, l'EUMC évoque des «problèmes techniques». «Le centre de Berlin n'a pas pu nous fournir des données comparatives assez fiables et nous ne pouvons pas nous permettre de stigmatiser la population d'origine musulmane sans apporter des preuves», commente son porte-parole, affirmant «continuer à réunir des données pour publier des résultats déb