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Libération

Croatie : la revanche des nationalistes

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Le HDZ, parti du feu président Tudjman, remporte les législatives.
publié le 25 novembre 2003 à 2h02

Zagreb envoyé spécial

«Nous allons mettre la Croatie en mouvement !» Ce slogan affiché massivement durant la campagne des législatives dans les rues de Zagreb, la capitale de la Croatie, est censé résumer les intentions modernistes du HDZ (Communauté démocratique croate), sorti vainqueur du scrutin de dimanche. Largement battu en 2000, après une décennie au pouvoir, le parti fondé par l'ex-président Franjo Tudjman (mort fin 1999) à l'orée de la désintégration de la Yougoslavie tient sa revanche.

Profitant des maigres résultats économiques obtenus par la coalition de centre gauche dirigée par le Premier ministre sortant, le social-démocrate Ivica Racan, le HDZ double ses sièges au Sabor (le Parlement). Mais il n'atteint pas la majorité absolue. Pour former le prochain gouvernement, il lui faudra négocier le soutien d'une autre force politique : soit celui du Parti paysan (centre), membre de la coalition sortante ; soit celui du Parti du droit, mouvement d'extrême droite qui a créé la surprise en obtenant huit sièges. Le HDZ assure que le Parti du droit a fait son aggiornamento et n'exclut aucune des deux possibilités. A la veille du scrutin, le leader du Parti paysan, Zlatko Tomcic a, pour sa part, fait état de menaces de mort le visant s'il refusait de faire alliance avec le HDZ.

Droit d'inventaire. Elu à la tête du HDZ après la mort de son fondateur, Franjo Tudjman, Ivo Sanader, 50 ans, se présente comme un dirigeant modéré. «Nous ne sommes pas un parti nationaliste, mais cons