Après les deux doubles attentats-suicides, d'abord contre des synagogues puis contre le consulat britannique, qui ont fait en tout 54 morts, la hantise du terrorisme continue de peser sur la Turquie. Alors que le Foreign Office lançait hier une mise en garde affirmant que de nouvelles attaques «pourraient être imminentes» à Istanbul et Ankara, la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul a écroué, hier, neuf suspects accusés «d'appartenance et de soutien à une organisation clandestine». Les autorités n'ont donné aucune précision sur les personnes arrêtées. La semaine dernière, cinq autres personnes avaient été inculpées. Les attaques suicides ont été exécutées par des Turcs liés à des groupes islamistes radicaux et revendiquées par le réseau Al-Qaeda et un groupe islamiste clandestin turc, le Front islamiste des chevaliers du Grand-Orient (IBDA-C).
Les dirigeants du parti au pouvoir, l'AKP, issus du mouvement islamiste, tentent de rassurer leurs alliés, notamment les Européens. «Il y aura des efforts pour définir une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme», a affirmé hier le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gul, mettant l'accent sur le côté «nouveau» de ces attentats, «pas très sophistiqués», commis avec des explosifs à base de nitrates, utilisés dans la fabrication d'engrais. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a, lui, rejeté «l'appellation de terrorisme islamiste (...) car personne n'a le droit de faire de notre religion une épithète pour désigner la terreur»