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Libération

Elections à haut risque pour la fragile paix nord-irlandaise

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Malgré le vote, Londres pourrait continuer à administrer la province.
publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Londres de notre correspondant

Le révérend Ian Paisley, grand pourfendeur de catholiques, considère Gerry Adams, le leader républicain, comme un «terroriste» dont la seule place est en prison. Son adversaire le juge responsable, avec ses diatribes enflammées contre les «papistes» du climat de violence et de haine qui règne encore en Irlande du Nord. Les deux leaders qui se combattent depuis trente ans, pourraient, sur le papier, avoir à se répartir le pouvoir. Leurs mouvements respectifs, le Parti démocratique unioniste (DUP) et le Sinn Féin, l'aile politique de l'IRA, espèrent en effet sortir vainqueurs des élections locales qui se tiennent aujourd'hui.

Un scénario catastrophe pour Londres et Dublin. Alors que le Sinn Féin soutient le processus de paix, le DUP s'y oppose farouchement. Ian Paisley, un fondamentaliste protestant de 77 ans, fondateur de l'Eglise presbytérienne libre, ne cesse de dénoncer les «concessions» faites aux nationalistes catholiques et réclame la «renégociation» de l'accord dit «du vendredi saint», signé en avril 1998. Si ses candidats arrivent en tête chez les protestants, le fragile édifice en place depuis cinq ans menace de s'effondrer. Au terme du traité, les représentants des deux communautés sont contraints de gouverner ensemble.

Jusqu'à sa suspension, en octobre 2002, l'exécutif était dirigé par le Premier ministre David Trimble, chef du Parti unioniste d'Ulster (UUP, protestant) et son adjoint Mark Durkan, du Parti du travail social démocrate (SD