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Libération

Pour l'après-Moubarak, un militaire ou un Moubarak ?

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Le malaise du raïs égyptien, la semaine dernière, a relancé les rumeurs sur sa succession, pas encore réglée.
publié le 27 novembre 2003 à 2h04

Le Caire de notre correspondante

En répondant, fatigué mais souriant, aux journalistes à la sortie de la prière de fin du Ramadan, Hosni Moubarak a voulu faire taire les rumeurs sur son état de santé. La semaine dernière, il avait été victime d'un malaise au Parlement. Une indisposition liée à une grippe et qualifiée de «mineure» par les ministres, mais qui a jeté la confusion dans les rangs du pouvoir, comme dans la population.

A 75 ans passés, dont vingt-deux à la tête de l'Egypte, le raïs reste un des pivots du monde arabe. Contrairement à ses prédécesseurs Nasser ou Sadate, il s'est toujours refusé à nommer un vice-président, tremplin idéal pour un successeur. Soucieux de ne laisser quiconque rivaliser avec lui, le Président a gardé en main tous les attributs du pouvoir. Depuis deux ans, tout en s'en défendant, il a cependant encouragé la mise sur orbite politique de son fils cadet Gamal, considéré comme un prétendant potentiel au fauteuil présidentiel. Ce banquier quadragénaire, proche des milieux d'affaires américains, a connu une ascension fulgurante au sein du Parti national démocrate dont il dirige le comité chargé des réformes. Un poste qui lui permet de se placer en chantre de la démocratie et du renouveau politique, au sein d'un parti sclérosé et vieillissant. Mais après avoir moqué les pratiques de «république héréditaire» de la Syrie, les Egyptiens affirment refuser un tel scénario chez eux. Fils de son père, Gamal Moubarak cumule donc ce handicap avec son statut