Il y a moins de deux ans, en août 2001, le général serbe de Bosnie, Radislav Krstic, commandant des forces qui donnèrent l’assaut, en juillet 1995, à l’enclave musulmane de Srebrenica au nord de la Bosnie, était condamné à quarante-six ans de prison, reconnu «coupable de génocide» par le Tribunal pénal international de La Haye (TPIY). Ce verdict écrivait une page d’histoire du droit : c’était la première condamnation en Europe pour génocide, le crime le plus grave prévu par le droit pénal international et par cette cour, créée en 1993 par le Conseil de sécurité. Elle qualifiait ainsi le massacre d’au moins 8 000 Musulmans bosniaques et la déportation de milliers d’autres. Des faits sans précédent sur le Vieux Continent depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Le procès en appel s’est ouvert mercredi à La Haye et devrait s’achever aujourd’hui. Le verdict ne sera pas connu avant plusieurs mois. L’accusation souhaite une condamnation plus lourde, estimant, comme l’a affirmé hier le procureur Mathias Marcussen, que «quand il est avéré qu’un accusé a joué un rôle central dans l’exécution de tels crimes, il n’y a qu’un verdict possible : la prison à vie». La cour avait justifié à l’époque la relative modération de la peine par le fait que d’autres responsables serbes bosniaques et en premier lieu leur chef militaire Ratko Mladic avaient des responsabilités plus lourdes. Les avocats de Radislav Krstic avaient aussi fait appel contre le verdict de première instance, estimant infondée