Pékin de notre correspondant
La réaction ne s'est pas fait attendre à Pékin : «intolérable». Le gouvernement de Chine continentale ne décolère pas après l'adoption, hier, par le Parlement de Taiwan, d'un projet de loi permettant la tenue de référendums jusque-là impossibles dans cette île considérée par Pékin comme une «province rebelle». En apparence mineure, la question pourrait devenir explosive si le pouvoir taïwanais décidait d'user de ce droit référendaire pour poser la question de l'indépendance.
On n'en est pas encore là. Pour l'heure, le président taïwanais Chen Shui-bian, un homme au passé indépendantiste qui s'est attiré une haine farouche à Pékin, fait délibérément monter la tension dans la perspective de l'élection présidentielle du printemps prochain. Chen est en mauvaise posture face à ses opposants du Kuomintang qui se sont réunifiés pour l'abattre. En polarisant l'opinion pour ou contre la Chine continentale, le président sortant espère récupérer une partie de l'opinion. Coincé, le Kuomintang a été contraint de suivre en soutenant le droit au référendum, «mais cela ne signifie pas que nous soutenions l'indépendance», a expliqué son candidat présidentiel, Lien Chan.
Le premier référendum envisagé portera sur une réforme constitutionnelle, prévue en... 2008, qui renforcera l'identité taïwanaise, sans pour autant sauter le pas à une indépendance toujours considérée à Pékin comme un casus belli. Le mot «guerre» a aussitôt refait son apparition à la une des journaux